Histoire
Historique du Musée Régional de Boké Situé au quartier Dibia, dans la commune urbaine de Boké, le fortin de Boké fut construit en 1878 par l’explorateur français René Caillé. À travers ses expéditions, celui-ci cherchait à mieux comprendre les réalités géographiques, culturelles et religieuses de la région. En étudiant la carte de la Basse Côte, René Caillé remarqua que la zone opposée à Boké correspondait au Sénégal. Il s’y rendit donc pour recueillir des informations sur la Côte guinéenne et découvrit qu’en Basse Côte, deux religions coexistaient, avec une prédominance de l’islam. Curieux d’en apprendre davantage, il s’initia à la religion musulmane, mémorisant plusieurs versets coraniques afin de mieux s’intégrer lors de son périple à travers le Fouta Djallon, qu’il rejoignit en partant de Boké. C’est d’ailleurs en hommage à ce passage que la voie menant au musée porte aujourd’hui le nom de Rue René Caillé — la seule route qu’il emprunta pour traverser la Guinée. Boké, porte d’entrée de la colonisation La ville de Boké est considérée comme la porte d’entrée de la colonisation en République de Guinée. Son fort, symbole du pouvoir colonial, fut le théâtre d’épisodes marquants de l’histoire nationale. Deux rois y furent incarcérés : Almamy Alpha Yaya Diallo, roi de Labé Dinah Salifou Camara, roi Nalou Le sous-sol du fort abrite encore les salles d’interrogatoire où l’administration coloniale procédait à de violents « entretiens » destinés à briser la résistance locale et à recruter des tirailleurs sénégalais. De la colonisation à la valorisation culturelle Après l’indépendance de la Guinée en 1958, les objets d’art religieux furent confisqués par l’État, marquant le début d’une politique de valorisation de la culture nationale. C’est dans cet esprit que le fort de Boké fut transformé en musée en 1971 sous la présidence d’Ahmed Sékou Touré. Plus tard, en 1982, le site fut restauré par l’Association des Amis du Musée, devenant un véritable lieu de mémoire et de transmission culturelle pour les générations futures.
